Que nous enseigne Aurélien Barrau ?
Les enseignements d’Aurélien Barrau sont précieux. Sur les trous noirs et sur la cosmologie, où sa pédagogie et sa capacité à nous rendre ses connaissances accessibles ont peu d’égal. Et également sur l’état de notre société, sur les crises que nous traversons et sur la radicalité que nous devons adopter pour espérer en sortir.
Est-il besoin de revenir sur la liste des crises que nous devons affronter ? Elles sont malheureusement connues de chacune et chacun d’entre nous. Réchauffement climatique, crise sanitaire, crise sociale, inégalités économiques croissantes, sixième extinction de masse du vivant.
Les remèdes sont également connus, même si certains font débat. Réduction de nos émissions de gaz à effet de serre (GES), transition écologique, énergétique et économique, société du partage des richesses, changements radicaux de notre mode de vie et de consommation, économie de la sobriété et de la décroissance…
Mais au delà de nous rappeler ces constats en des termes simples et une réthorique implacable, que nous dit Aurélien Barrau que l’on ne sait déjà ? Pour notre part, nous avons retenu 3 principaux enseignements.
» Soyons sérieux «
Premièrement, que ces sujets sont sérieux ! Qu’il ne s’agit pas là d’un débat philosophique entre humanistes et libéraux. Ni d’une opposition théorique entre gauchistes nihilistes et capitalistes avides de croissance. Que les catastrophes humanitaires et écologiques ont déjà commencé. Et que leur essor est inéluctable si nous ne changeons rien. Car l’enchainement des évènements à venir est scientifiquement démontré. Il obéit aux lois fondamentales de la physique et de la biologie auxquelles nous ne pouvons nous soustraire.
Deuxièmement, que l’ampleur de la catastrophe est telle que seuls des changements et des modes d’actions radicaux nous permettront d’en atténuer les effets.
Enfin, il nous propose un mode opératoire pour y parvenir : la fractalisation du réel et du changement.
(petit rappel : une fractale est un objet dont la structure est invariante quelle que soit l’échelle d’observation prise)
Quel rapport avec le schmilblick ? « Fractaliser », c’est agir et adopter un mode de vie vertueux à toutes les échelles de notre monde, de notre société, de nos écosystèmes. Et c’est le faire sans attendre que la dimension du dessus, du dessous ou d’à côté ne passe à l’action.
Chacune et chacun d’entre nous doit agir, avoir de l’impact sur l’échelle qui est à sa portée et contribuer à engager le changement dans son écosystème.
La place centrale des entreprises dans la transition écologique, sociale et économique
Ces 3 enseignements ont le mérite d’interroger le rôle et la place des entreprises dans cette transition.
Il est étonnant de constater que lorsqu’il est question de la transition vers le « monde d’après », on en appelle à l’action des pouvoirs publics d’une part et à la mobilisation des citoyens d’autre part, parfois même en les opposant. En revanche, le « monde du travail », pourtant si « sérieux », est souvent laissé dans l’angle mort de ce débat. Comme si sauver le vivant et l’humanité était un enjeu relevant de la sphère personnelle, dont la sphère professionnelle serait exempte.
La combinaison de l’action publique d’un côté et de la mobilisation individuelle de l’autre est indispensable pour réussir la transition. Mais pourquoi laisser aux seuls pouvoirs publics le soin d’influer l’action collective ? Alors que la confiance dans la capacité des gouvernements à prendre les bonnes décisions diminue, n’est-il pas temps que les entreprises jouent pleinement leur rôle dans cette transition radicale ?
L’entreprise, espace idéal pour oser la radicalité
Les entreprises ont la main sur les enjeux économiques (croissance, redistribution des richesses), sociaux (inclusion des parties prenantes, égalité des genres, justice sociale) et environnementaux (bâtiments, transports, déplacements, énergies, déchets). De plus, elles sont le cadre quotidien de nos pratiques et de nos habitudes (bonnes et mauvaises). Elles sont donc idéalement placées pour contribuer à la transition. Elles sont au coeur du système, susceptibles d’agir, de sensibiliser et d’influer sur tous les leviers de changement simultanément.
Alors que les gouvernements peinent à légiférer sur certains sujets clés, les entreprises peuvent devenir un espace d’actions et de radicalité au sein duquel opérer le transition. Il est facile pour une entreprise d’insérer dans sa politique de déplacement professionnel la proscription de l’usage de l’avion quand une alternative en train inférieure à 4 heures existe. Ou de limiter son parc automobile à des voitures de poids inférieur à 1,4 Tonnes. Ou encore d’instaurer une limite entre le salaire le plus haut et le plus bas de l’entreprise. Il suffit qu’elle le décide. Les exemples sont multipliables à foison et sur tous les sujets.
Enfin, dans la fractalisation invoquée par Aurélien Barrau, les entreprises sont des maillons clés pouvant constituer un exceptionnel levier d’accélération de la transition. De toutes tailles, dans tous secteurs d’activité, sur tout le territoire, elles forment un maillage économique, social et géographique parfait et constituent une formidable opportunité.
Il est donc grand temps qu’elles passent à l’action et que chaque entreprise fasse sa révolution.
La révolution chez Aepsilon
Chez Aepsilon, nous l’avons entamée dès 2015. Par une transformation managériale complète de l’entreprise dans laquelle nous avons aboli l’organisation pyramidale et le management traditionnel. Nous avons basculé dans un système basé sur la confiance, la responsabilité et l’intelligence collective. Nous avons ainsi favorisé l’équité, la redistribution, la justice sociale et l’inclusion de toutes les parties prenantes.
En 2018, nous avons approfondi notre politique RSE en évaluant l’ensemble des nos impacts sociaux, sociétaux et environnementaux. Nous avons alors mis en place un programme d’actions afin de les améliorer de façon continue.
Et depuis 2020, nous y avons ajouté un programme de sensibilisation et d’entrainement de notre écosystème dans cette démarche vertueuse. Cela nous a conduit à mettre en place de nombreuses nouveautés sur l’année écoulée.
Notre impact sur l’environnement
Tous les salariés d’Aepsilon ont été sensibilisés aux enjeux du réchauffement climatique en participant à une Fresque du climat. Nous avons fait notre premier bilan carbone début 2020. Et nous avons mis en place un programme de réduction de 50% de nos émissions de GES.
Nous avons élargi cette sensibilisation à tout notre écosystème. Tous les mois, nous invitons nos clients et nos partenaires à participer à une Fresque du climat. Nous accompagnons ensuite ceux qui le souhaitent dans l’établissement de leur bilan carbone et la réduction de leurs émissions.
En tant qu’acteur du digital, nous veillons à sensibiliser notre écosystème sur l’impact environnemental du numérique. En animant des Fresques du numérique, en partageant nos bonnes pratiques et en questionnant la notion de progrès.
Nos indicateurs sociaux et sociétaux les plus impactants
En parallèle de ces nouveautés, nous continuons de mesurer régulièrement nos impacts sociaux et sociétaux afin de nous assurer que nous sommes en progrès continu.
- Le ratio entre le salaire le plus élevé et le salaire le plus bas de l’entreprise est en constante diminution depuis 2015, passant progressivement de 2,5 en 2015 à 1,8 en 2020. Les écarts et les inégalités de salaires vont en se réduisant au fil du temps.
- Dans le même temps, le salaire médian (autant de personnes au dessus que de personnes en dessous de ce salaire) de l’entreprise est en constante progression depuis 2015. La réduction des écarts de salaires s’est faite “par le haut” et le pouvoir d’achat des salariés a pu augmenter au fil des années.
- L’effectif de l’entreprise respecte la parité femme/homme depuis 10 ans (fait rarissime dans notre secteur d’activité). Et depuis 2015, l’écart de salaire entre hommes et femmes oscille entre 0 et 2% en faveur de l’un ou l’autre des genres selon les années. L’égalité des genres est une réalité sociale et économique chez Aepsilon.
Et maintenant ?
Nous sommes fiers de partager les premiers résultats de cette révolution. Et nous sommes conscients qu’iIs ne sont que provisoires et insuffisants. Il y a encore de nombreux sujets sur lesquels nous pouvons et devons progresser. C’est un autre des enseignements d’Aurélien Barrau. Se lancer dans la révolution avec humilité et détermination, sans culpabilité ni découragement, en étant à la fois indulgent sur son passé et exigeant sur son avenir.
Etre précurseur et exemplaire, avoir un impact positif, oeuvrer pour une transition éthique et responsable, telle est la révolution dans laquelle s’est lancée d’Aepsilon. Notre objectif est d’agir, de sensibiliser, de mobiliser.
La croissance de l’activité et la profitabilité ne sont plus des objectifs prioritaires de l’entreprise. Le résultat économique n’est qu’un moyen pour pérenniser l’entreprise et par la même, pérenniser son impact positif.
Nous continuerons de nous inspirer des enseignements d’Aurélien Barrau pour poursuivre notre chemin. Et nous en profiterons pour essayer d’affiner notre compréhension des trous noirs et du big bang. Il faut rêver grand :).